Les partenariats public-privé en soutien de la Défense
26 NOVEMBRE 2020
La nouvelle ministre de la Défense, Ludivine Dedonder, a récemment présenté sa note de politique générale avec pour objectifs, notamment, de rendre l’armée plus attractive auprès de la population afin de recruter d’ici la fin de cette législature plus de 10.000 nouveaux talents. Parmi les pistes de solution, plus de collaborations fortes entre l’armée belge et des partenaires privés et plus de formations, ce qui permettrait de renforcer l’attractivité de la Défense et d’attirer des profils plus techniques. Le constructeur de camions civils et militaires Scania fait face au même défi et sa collaboration avec l’armée néerlandaise permet aux deux partenaires d’accueillir et de garder leurs talents respectifs. Une opportunité à saisir par l’armée belge ?
Sous le gouvernement Michel, les grandes décisions politiques en matière de Défense ont majoritairement concerné l’achat de nouveaux matériels et équipements militaires, comme le remplacement des F-16 ou l’acquisition d’une douzaine de navires de lutte contre les mines. Dorénavant, l’armée belge a à cœur de garantir des moyens suffisants à son personnel afin de renforcer l’attractivité des professions au sein de la Défense.
Il ne s’agit pas là d’une mince affaire. Depuis de nombreuses années déjà, l’armée belge fait face à un problème récurrent : la difficulté de recruter de nouveaux collaborateurs pour compenser non seulement les départs à la retraite, mais également les départs prématurés de collaborateurs. Pour contrer la fuite de talents, il est important de se focaliser sur l’épanouissement du personnel au travail. Cela passe notamment par l’apprentissage et le développement permanents de compétences, ainsi que la possibilité de travailler avec du matériel et des équipements de haute technologie. Malgré le budget serré dont elle dispose, la Ministre Dedonder se lance le défi de recruter plus de 10.000 nouveaux collaborateurs d’ici mi-2024.
Pour y arriver, une des solutions énoncées dans la note de politique générale et qui a attiré notre attention est d’accroître et d’améliorer les partenariats entre l’armée et les acteurs privés. C’est un modèle qui fonctionne d’ailleurs déjà très bien à l’étranger. Aux Pays-Bas, nous collaborons avec l’armée pour former leurs mécaniciens à l’entretien de leurs camions. Pour nos employés respectifs, c’est une aubaine puisqu’ils acquièrent de manière continue des compétences en électromécanique et en informatique. Ils bénéficient également de ce partage de connaissances et d’expertise tout en travaillant sur du matériel de dernière génération. Les premiers résultats de ce partenariat sont encourageants et nous incitent à poursuivre dans cette voie.
Au-delà de l’attractivité de l’armée, ces partenariats avec les acteurs privés offrent également une solution en termes de capacité. En effet, grâce à eux, les acteurs privés peuvent pallier le déficit capacitaire des métiers techniques auquel l’armée est confrontée actuellement, et même envoyer du personnel en soutien des missions à l’étranger (en tant que réservistes). Pour Scania, cet engagement sur le terrain est crucial non seulement pour mieux comprendre les défis que représentent de telles missions et s’adapter par la suite, mais également pour réduire au maximum le temps de réparation des véhicules déployés et assurer ainsi le bon déroulement des missions.
Scania est également très présent en Belgique. En effet, son atelier mondial de logistique est établi à Oudsbergen dans le Limbourg. Il y compte 1.000 employés au quotidien (pour un total de 1.400 employés en Belgique) et fournit les pièces détachées des camions à plus de 1.500 ateliers et partenaires dans le monde entier. De plus, grâce à ses 20 ateliers répartis dans le pays, Scania peut assurer une collaboration efficace tant en Belgique qu’en missions à l’étranger. Les employés du site bénéficient de formations continues afin de leur donner un bagage technique solide pour envisager toutes sortes d’emplois dans la suite de leur carrière.
À l'heure où la crise du Covid a un impact économique substantiel sur de nombreuses entreprises, les opportunités d'emploi au sein de la Défense peuvent constituer une réelle bouffée d’oxygène pour de nombreux travailleurs aux qualifications diverses. Des partenariats solides avec des acteurs privés aideraient la Ministre Dedonder à atteindre son objectif des 10.000 nouvelles recrues d’ici la fin de la législature.