Fier d’être dépanneur !
Installé dans le centre de la France, le groupe Chauvin opère dans le dépannage véhicules légers (VL) et poids lourds (PL) au départ de trois sites : Yzeure (près de Moulins), Montmarault et Vichy (03). Attachée à son matériel, l’entreprise a investi dans un porteur Scania V8 de 660 ch 8x4 équipé d’un Rotator 1175, un véhicule hors norme dédié au levage et remorquage de poids lourds.
Sur une quatre voies du département de l’Allier (03), à proximité de Moulins, une dépanneuse poids lourds particulièrement imposante file à vive allure… Au premier coup d’œil, les connaisseurs reconnaîtront non seulement sa machinerie spectaculaire, un Rotator 1175 carrossé par un carrossier constructeur, mais aussi le châssis 8x4 de son Scania V8 de 660 ch. L’ensemble de 40 tonnes à vide, tout de jaune vêtu, porte sur son flanc le nom de l’entreprise de dépannage pour laquelle il œuvre : le groupe Chauvin. « Nous faisons partie des 80 entreprises de pur dépannage en France. Nous sommes aussi parmi les 10 majeures », explique le dirigeant Dominique Chauvin, fier de son nouvel outil de travail.
À ses côtés, le conducteur attitré, Pierre Tavernier, dépanneur remorqueur PL, ne tarit pas d’éloges : « À la conduite, il est exceptionnel… C’est un V8, le premier Rotator de ce type carrossé sur un Scania ! » Aux dires du patron, le choix du V8 a été une évidence pour le couple et la longévité : « Une dépanneuse de ce gabarit, on la garde plus de dix ans parce que l’investissement est lourd, alors il vaut mieux du très bon matériel ». Un dépannage sur l’A77 vient à peine de tomber que Pierre Tavernier est déjà en chemin : « Dans le cadre du dépannage poids lourd, nous avons une heure pour être sur place », glisse-t-il.
La fibre du dépannage
Même si rien ne prédestinait Dominique Chauvin au métier du dépannage, il en parle comme d’une passion. « Après ma formation de mécanicien PL, j’avais très envie d’entreprendre. À 22 ans, j’ai repris en association une casse auto qui faisait du dépannage et du levage », se souvient-il. Sur les années d’exercice suivantes, l’entrepreneur dépanneur a vu le secteur se transformer, se professionnaliser. « Jusque dans les années 1990, le dépannage était l’apanage des garages, des casses automobiles, des ferrailleurs. Mais le développement des sociétés d’assistance et d’autoroutes a conduit le métier à se spécialiser et les purs dépanneurs sont apparus ; c’est une société d’autoroute qui est venue me chercher car elle ne trouvait personne ! », commente-t-il. Avec les premiers agréments autoroutiers, le groupe Chauvin prend son envol, délaissant les activités de levage et de manutention pour s’orienter spécifiquement vers le dépannage.
« Actuellement, nous disposons de trois sites, Moulins, Montmarault et Vichy, qui couvrent des secteurs autoroutiers différents. Le dépannage et l’assistance véhicules légers représentent 80 % de l’activité avec, en moyenne, 20 000 interventions par an, contre 1 100 en poids lourd, dont 60 % sont réalisées sur autoroute. En PL, les temps d’interventions sont variables : s’il faut vider une semi, par exemple, ça représente tout de suite une journée de travail », complète le dirigeant. Selon lui, les investissements sont devenus indissociables du métier. « En 2020, nous avons déménagé dans de nouvelles installations à Yzeure. Cela nous a permis de répondre à l’exigence actuelle des sociétés d’autoroute de disposer d’un atelier de réparation VL et PL pour proposer un service dépannage complet aux usagers », relève-t-il. Plus audacieux, Dominique Chauvin a aussi complété cet investissement par un atelier carrosserie et une cabine peinture… camion. « Au départ, nous avions chiffré cet investissement dans l’idée de peindre notre matériel, et puis, nous avons réfléchi à sa rentabilité. Une opportunité s’est présentée de travailler pour un carrossier constructeur, leader européen en fabrication d’équipements de dépannage routiers, sur la fabrication et la mise en peinture de plateaux et de dépanneuses », relève-t-il. À la fois client et sous-traitant du carrossier, le groupe Chauvin compte désormais deux sites équipés d’ateliers et emploie deux mécaniciens VL, un mécanicien PL et trois carrossiers PL.
Reprise du châssis
C’est la quatrième collaboration entre le groupe Chauvin et Scania ; « la plus complexe aussi », note Nicolas Bongard, commercial Garage Nevers Sud, qui souligne que ce dossier matériel, initié en 2021, a été achevé et le véhicule livré dans les délais, le 22 février 2023. Pour répondre à la répartition des charges exigée par le carrossier, les modifications sur châssis ont été nombreuses. « Comme sur un grumier ou un convoi exceptionnel, il s’agit d’un châssis doublé avec un tandem arrière de 26 tonnes (2x13 tonnes) et un tandem avant de 20 tonnes (2x10 tonnes). Le tandem a été décalé pour obtenir un empattement de 6 150 mm qui n’existait pas. Il a aussi fallu libérer de la place à l’empattement, placer le réservoir dans la carrosserie. Ces adaptations nous ont obligés à revoir l’échappement, déplacer le silencieux, reprendre le circuit électrique… », se souvient Nicolas Bongard. Satisfait du travail avec le constructeur et de la grande adaptabilité du véhicule au carrossage, Dominique Chauvin complète : « Lorsque les équipes du carrossier ont su que je choisissais un châssis Scania, j’ai vu les sourires sur leurs lèvres. Les deux acteurs se connaissent bien et savent travailler ensemble ! »
L’excellence du matériel
Pour le dirigeant, ce choix matériel devait s’intégrer à une double stratégie : d’image, mais aussi matérielle. « Nous voulions un véhicule adaptable et technique, efficace sur les interventions afin de pouvoir dégager les axes routiers rapidement. Des atouts auxquels les sociétés d’autoroute et d’assistance sont sensibles », explique-t-il. Avec ses stabilisateurs bas qui passent sous les glissières de sécurité, le véhicule est parfaitement ancré et peut intervenir sans bloquer deux voies et donc la circulation. « De même, la force de levage est importante : 75 tonnes à l’arrière du camion, 21 tonnes à sept mètres. Je peux travailler sur l’arrière du camion, ce qui n’est pas le cas avec une grue auxiliaire par exemple. C’est vraiment un super matériel », continue Pierre Tavernier. Avec sa grue à bras rotatif de 75 tours par minute, ses cinq treuils, le V8 peut soulever, déplacer, puis remorquer grâce à son panier placé à l’arrière du porteur. « Seul, je fais le travail de la grue et de la dépanneuse, sur les accidents ou versages de camion. Je peux relever un tracteur et éviter de vider une semi. C’est du gain de temps sur les interventions et moins de coûts pour le transporteur », complète le conducteur dépanneur.
Au-delà des exigences techniques, cette dépanneuse a été configurée selon ses besoins, qu’il s’agisse des treuils, des rangements, jusqu’à la télécommande de la grue, adaptée pour un gaucher. « Le carrossier est un constructeur artisan, et Scania le constructeur du sur-mesure », s’exclame Dominique Chauvin. Plus encore, le véhicule a été corrigé sur l’expérience de Pierre Tavernier : « J’ai demandé que la sellette soit installée dans un des coffres avec un système de portage pour faciliter notre travail. Je crois que l’adaptation a même été reprise par le carrossier ! » Arrivé enfin sur place, il ne perd pas une minute pour rapidement atteler le camion en panne à son panier et dégager la voie ; un remorquage simple comme il en a l’habitude. Au volant de son V8, il profite de la fluidité de la conduite, même avec un poids total de plus de 60 tonnes… « C’est ça rouler en Scania, en V8, et quel confort intérieur ! », conclut-il.
Chiffres-clés
Groupe Chauvin
- 1995 : naissance de l’entreprise
- 4,5 millions d’euros de chiffre d’affaires
- 57 salariés
- 107 cartes grises avec 65 poids lourds dont 4 Scania
Travailler ensemble !
Si Dominique Chauvin, dirigeant du groupe éponyme, et Nicolas Bongard, commercial Garage Nevers Sud, se connaissent depuis longtemps, ce véhicule Scania ne constitue que leur troisième collaboration. « Lorsque nous nous croisions, Dominique Chauvin n’avait de cesse de me dire qu’un jour, ce serait mon tour ! Et puis, il y a eu le développement du Scania G 500 B6x2/4, une dépanneuse qui opère depuis trois ans sur le site de Montmarault. Dominique Chauvin a apprécié notre démarche, le sens du détail, le sur-mesure qui est au cœur de la génétique commerciale et technique de Scania », explique Nicolas Bongard.
Avec son projet d’équiper son site d’un véhicule aussi spectaculaire, Dominique Chauvin se tourne de nouveau vers Scania. « Nous sommes partis d’une page blanche. Il s’agissait du premier Rotator de ce type carrossé sur un Scania, et de ma première dépanneuse de cette envergure. La relation avec le carrossier a été essentielle pour bien définir en amont le produit techniquement. Le châssis a été préparé et validé par le siège Scania en Suède, le choix de la cabine G haute demandée par Dominique pour l’esthétique du camion a été respecté… », ajoute le commercial qui, le regard tourné vers son client, conclut : « Nous l’avons habillé et configuré comme tu le souhaitais ! »
Trois questions à
Daniel Groszek,
Chef produit Scania France
Quelle est l’exigence majeure de ce châssis ?
La principale contrainte a été imposée par le carrossier sur la répartition des charges. Plus l’empattement – la distance entre le premier essieu cabine et le tandem arrière – est grand, plus la carrosserie est importante. En l’occurrence, sur cette dépanneuse, l’empattement de 6 150 mm est totalement inhabituel. Cette seule modification nous a contraint à déplacer des équipements (réservoir, quelques bouteilles d’air, le silencieux) et à reprendre les longueurs d’échappement ou de câbles électriques.
Comment avez-vous collaboré avec le carrossier constructeur ?
C’est à nous, Scania, de proposer un châssis prêt au carrossage. D’autant que les systèmes de sécurité sont nombreux sur cette dépanneuse et qu’ils doivent être aussi reliés au tableau de bord. Autrement dit, la démarche a été de définir à quoi devait ressembler le véhicule en dessous pour que le carrossier puisse se connecter facilement aux bons endroits, sans faire de reprise. Dans la perspective de développement futurs, nous avons décidé avec le carrossier d’établir une trame et une fiche de préconisations afin de faciliter le travail de nos commerciaux sur les aspects techniques, la répartition des charges et les homologations.
Que dire du choix d’une motorisation V8 ?
Scania est le seul constructeur à proposer cette motorisation. Elle est parfaitement adaptée à ce type de dépanneuse pour la longévité et le couple indispensable à ce type d’activité. Un moteur V8 sera plus résistant dans le temps qu’un six cylindres en ligne, par exemple, plus coupleux pour décoller la charge ou engloutir les dénivelés. Au-delà du prestige du V8, pour un véhicule lourd, ce moteur est une assurance sur l’avenir…
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