Scania livre à Franprix son premier BEV français
Le 16 mai dernier, Scania France a livré son premier camion électrique à batteries à Franprix. Partenaire historique du groupe de distribution, Scania accompagne Franprix depuis de plusieurs années dans sa volonté de conversion énergétique de sa flotte de véhicules. Cet accompagnement se fait via Scania Rent, la solution de location Scania et se traduit également en termes de services par une formation des conducteurs pour une prise en main rapide des véhicules.
« L’électrique, on y croit, lance Anthony Deniau, directeur transport de Franprix. Nous souhaitons être précurseurs dans ce domaine, comme pour les autres solutions de transport alternatif. » Franprix a notamment lancé le bimodal fluvial-routier en 2012 et entamé sa sortie progressive du gazole pour sa flotte en faveur du gaz et du biogaz en 2018. « Nous avons converti 60 de nos 94 camions en quatre ans. Surtout avec Scania qui est un partenaire historique. Nous sommes très satisfaits du rapport qualité technique/prix de ces véhicules. C’est un choix assumé », reprend Anthony Deniau.
Scania Rent pour tester la solution
Le Scania 25 P B6x2*4 BEV (Battery Electric Vehicle, véhicule électrique à batteries) qui vient d’être livré constitue un nouvel exemple de la recherche d’énergies alternatives menée par Franprix. « Avec l’électrique, l’incertitude, c’est l’autonomie et au-delà, la fiabilité. Nous avons encore peu de recul sur le sujet. L’idée est donc de tester très en amont pour valider leurs capacités et leur autonomie », explique Anthony Deniau.
Pour limiter les risques de cette expérimentation, Franprix a choisi de faire appel à une solution de location longue durée Scania Rent. « C’est un contrat sur sept ans qui comprend le financement, l’entretien, le suivi périodique et les visites du véhicule. Les batteries sont également garanties. C’est une solution très intéressante pour tester l’électrique », indique Thierry Normand, chef de région Scania Rent.
Anthony Deniau, directeur transport Franprix, et Éric Darné, directeur commercial Scania France
Recharge de nuit
Dans sa configuration à neuf batteries (300 kWh), le porteur affiche un PTAC de 26 tonnes avec une autonomie pouvant atteindre 250 kilomètres, selon les conditions d’exploitation. Ce porteur bénéficie d’une vignette Crit’Air Électrique, un aspect essentiel pour un véhicule comme celui-ci destiné aux livraisons urbaines.
« Notre problématique n’est pas spécialement complexe. Nous avons besoin de faire deux ou trois tournées d’une quarantaine de kilomètres par jour. Il est possible de recharger en fin d’après-midi ou la nuit et une prise standard de 22 kVA suffit. Nous devons nous équiper d’un chargeur autonome mais dans l’immédiat, Scania nous a prêté un chargeur portable. La question se posera éventuellement à long terme lorsque nous disposerons de plusieurs camions. Il faudra sans doute revoir la capacité installée », précise Anthony Deniau.
Formation à la conduite
En tout état de cause, les débuts sont très rassurants, comme le confirme Ludovic Lamy, démonstrateur formateur écoconduite Scania qui a accompagné les conducteurs sur une journée : « Il est possible de faire deux tournées en conservant plus de la moitié de charge. Comme avec le gaz au début, il y a toujours une certaine appréhension. Est-ce que le camion va bien rouler ? Va-t-on avoir assez d’autonomie ? La prise en main est très importante pour un véhicule électrique parce que ça ne se conduit pas comme un diesel. Il faut beaucoup travailler avec l’inertie, le profil de la route, les obstacles. D’autant que, quand on relâche l’accélérateur, il n’y a pas de frein moteur et le véhicule accumule encore plus d’inertie lorsqu’il est chargé. Nous sommes là pour délivrer les bons messages et expliquer les procédures de charge et de mise en route. »
Sur ce plan, le service formation intégré de Scania qui permet d’intervenir chez le client et sur son véhicule constitue un avantage important. Et les conducteurs sont conquis : « Comme nous parlons d’écologie, ils se sentent investis. Ils sont très réceptifs et comprennent vite. Ils apprécient la souplesse de la direction électrique et le silence de fonctionnement. Les riverains subissent moins de pollution sonore mais les conducteurs avouent que, pour eux aussi, c’est plus reposant », ajoute le formateur.
