Véhicules électriques, bien se former pour bien les exploiter

Conduire un véhicule hybride (PHEV*) ou 100 % électrique (BEV**) présente des spécificités par rapport à un camion diesel : récupération de l’énergie au freinage, gestion de l’autonomie des batteries, etc. Pour optimiser l’usage de ces technologies en exploitation, Scania forme les conducteurs dès la livraison du véhicule. Le point avec Christophe Massias, responsable des formations conduite Scania France.

* PHEV : Plug-in Hybrid Electric Vehicle

** BEV : Battery Electric Vehicle

Vu de l’extérieur, rien ne distingue un Scania thermique d’un Scania électrique. Pourtant, en s’approchant, certains détails trahissent néanmoins les transformations opérées. Les réservoirs à carburant sont remplacés par les packs de batteries, une prise électrique se dévoile, le pot d’échappement a disparu, des détails bleutés valorisent la calandre et certaines parties de la cabine… Dans la cabine, un œil aguerri découvre sur l’écran du tableau de bord numérique de nouvelles informations dédiées au système électrique. Bien sûr, c’est en démarrant que la différence s’impose : le silence règne à bord. « Conduire un camion électrique est d’abord une expérience sensorielle intrigante, explique Christophe Massias, responsable des formations conduite Scania France. Les sensations sont différentes par rapport à un camion thermique, les réflexes à adopter aussi. En un mot, les subtilités de cette conduite doivent s’apprendre ! »

La nouvelle génération de véhicules 100 % électriques permet de répondre aux applications de transport régional avec une autonomie allant jusqu’à 350 km.

Une formation chez l’exploitant

Scania propose ainsi à ses clients de former les conducteurs dès la livraison du camion afin d’inculquer très rapidement les bonnes pratiques. « Cette formation sur mesure dure une journée. L’environnement étant totalement nouveau, nous intervenons très vite pour optimiser l’utilisation du véhicule dès les premiers jours. Afin d’éviter que cette formation soit complexe à planifier pour le client, nos formateurs se rendent sur place et se calent sur l’exploitation. Le conducteur est coaché en situation réelle, on prend le temps d’expliquer, de prodiguer des conseils en fonction des conditions rencontrées.

 

L’enjeu est très important : aider le client à diminuer son coût d’exploitation en apprenant au conducteur à augmenter l’autonomie du véhicule. »

Une formation étape par étape

Cette journée passée sur les routes permet de contrer de nombreuses idées reçues. À chaque étape de l’exploitation, les nouvelles habitudes à acquérir sont détaillées et expliquées.
« Nous suivons un protocole précis afin de répondre à toutes les questions du conducteur. Cela commence en statique, par le tour du véhicule. Les contrôles de sécurité, quotidiens, concernent d’abord les packs de batteries, les câbles orange et les composants de haute tension, qu’il ne faut pas manipuler. »

Un tableau de bord spécifique

Étape suivante, la cabine. Le tableau de bord affiche des indications liées à la récupération d’énergie au freinage, au niveau de charge des batteries, à l’autonomie restante, etc.

« Le tableau de bord est une sorte de super assistant qui aide le conducteur dans toutes les phases de la conduite d’un véhicule 100 % électrique. L’afficheur prodigue des conseils pour utiliser plus efficacement le véhicule. C’est le cas pour la recharge qui est un changement majeur par rapport à un camion thermique. »

Le nouveau tableau de bord numérique Smart Dash ouvre la voie vers une conduite de camion plus sûre et plus performante.

Une recharge simple et sécurisée

La recharge peut se faire chez le client, s’il dispose de sa propre borne électrique, ou au cours du trajet. « Le système est très bien conçu, sécurisé et simple d’utilisation : les instructions de charge sont indiquées sur l’écran de la borne.

 

Le processus est également indiqué sur le tableau de bord. Une fois le camion branché, le conducteur peut vaquer à d’autres occupations. Pour mettre fin à la charge, il suffit d’appuyer sur le bouton bleu situé sur le côté de la prise camion, d’attendre le signal sonore et de tirer sur la poignée avant de la replacer sur la borne. Le tour est joué ! »

L’intérêt des clients pour les véhicules électriques s’est fait très concrètement ressentir lors de l’édition 2023 de Solutrans, à Lyon en novembre dernier.

Une procédure de départ instinctive

Batteries pleines, le véhicule électrique est prêt à prendre la route. Là aussi, une procédure idoine est à suivre : le conducteur met le contact principal en appuyant sur le commutateur rouge au tableau de bord. Il enfonce ensuite la pédale de frein, tourne la clé de contact jusqu’à la position de démarrage puis relâche la pédale (système Scania Trigg Start). C’est parti !

« En électrique aussi, plaisir de conduite et efficacité vont de pair !  »

Christophe Massias

Responsable des formations conduite Scania France

Bien freiner pour rouler plus longtemps

Si le comportement routier d’un véhicule électrique est identique à celui d’un véhicule thermique, quelques habitudes inédites doivent être prises. Plus que jamais, l’anticipation est le maître mot. La marche à l’inertie seule est à privilégier en identifiant les opportunités grâce à une lecture précise du terrain. Comme toujours, freiner et accélérer brutalement sont à proscrire.

 

« Favoriser le frein auxiliaire, adopter un style de conduite plus souple et confortable sont des habitudes à favoriser. Si cela demande de se concentrer au départ, au bout de quelques heures, tout devient plus naturel, avec l’appui de l’assistance dont les messages apparaissent sur le tableau de bord. Nos camions sont “ intelligents ” », ils prodiguent des conseils en notant la prestation du conducteur via l’attribution d’étoiles : « “ La prochaine fois, freinez plus doucement (1,5 étoile) ”, par exemple. Cela lui permet de connaître ses marges de progression, de mieux exploiter le véhicule et, in fine, d’accroître l’autonomie ».

Apprendre à récupérer l’énergie

Cela peut paraître contre-intuitif, mais freiner fortement n’est pas le meilleur moyen de récupérer l’énergie au freinage. « La récupération est plus efficace quand on commence à freiner. La zone de recharge optimale est indiquée sur le tableau de bord. Freiner fort n’aboutit qu’à gaspiller l’énergie. Petit à petit, plus la conduite devient souple, plus l’efficacité est là. Mieux, les conducteurs se prennent au jeu et apprécient le côté ludique et facile d’utilisation du véhicule électrique. Les retours sont d’ailleurs très positifs. Clients et conducteurs sont stupéfaits par les qualités et les performances de ces véhicules. »

Deux questions à

Christophe Massias, Responsable des formations conduite Scania France

« Les véhicules hybrides ont leurs propres spécificités à connaître »

Quelles sont les spécificités de la formation des Scania hybrides rechargeables ?

Les formations aux technologies de pointe des véhicules 100 % électriques et hybrides rechargeables présentent de nombreuses similitudes (sécurité, charge, anticipation…). Les protocoles sont d’ailleurs très proches. Cependant, des différences existent.

 

Par exemple, l’hybride rechargeable fonctionne en mode d’épuisement de la charge : le véhicule optimise l’efficacité de la batterie en alternant entre les moteurs thermique et électrique. Il comprend aussi trois modes de performance qu’il faut savoir utiliser. Quant au moteur thermique, il permet aussi de recharger les batteries en roulant. Le conducteur peut même forcer le rechargement et la récupération d’énergie au freinage. Selon les usages, il n’est pas toujours nécessaire de se brancher pour recharger les batteries. Autre différence, l’écoconduite.

 

Pour un véhicule hybride rechargeable, elle concerne à la fois le mode thermique et le mode électrique. Chacun a ses subtilités. Si le conducteur les intègre parfaitement, la consommation en usage urbain pour un système de bras hydraulique, par exemple, peut se stabiliser autour de 17 l/100 km, contre environ 40 l/100 km pour un porteur thermique. La performance est spectaculaire.

Conduire un hybride rechargeable est donc différent de la conduite d’un véhicule 100 % électrique ?

En effet, car il faut apprendre à élaborer la meilleure stratégie de conduite possible en fonction de l’usage du véhicule. Les spécificités d’un hybride rechargeable demandent de planifier et anticiper les trajets pour tirer la quintessence de ce système. Le déploiement des ZFEm*** en France en est le parfait exemple. Si le conducteur sait qu’il y finira son parcours, il va devoir utiliser le mode économie de la batterie dans la journée. Le camion conservera la charge à son niveau initial pour circuler en 100 % électrique le moment venu. Un réflexe à intégrer.

*** ZFEm : Zone à faibles émissions mobilité

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