Le fluvial passe au vert

Pour remotoriser la péniche Ver-Am à la nouvelle norme antipollution Stage V, le capitaine Joannès Amand a fait le choix de Scania et de deux DC09 développant une puissance totale de 660 ch. Première mise à l’eau « verte » pour Scania et bilan d’un des premiers moteurs fluviaux de cette génération sur le marché français.

Vincent Bernière, ingénieur applications moteur Power solutions Scania France, et Joannès Amand, capitaine de la péniche Ver-Am, naviguent sur la Seine pour tester en situation la nouvelle motorisation Scania répondant à la norme Stage V.

En aval rive droite de l’écluse de Varennes-sur-Seine (77), le Ver-Am, une péniche de transport de matériaux, est amarrée. Son propriétaire, Joannès Amand, observe les allées et venues du technicien et installateur de moteur fluvial Scania, Wulfran Carlier, entre son atelier mobile garé sur le chemin de halage, et la salle des machines. Tandis qu’il peaufine les réglages, il est accompagné par Vincent Bernière, ingénieur moteur Scania France. « Les deux moteurs d’origine, déjà des Scania, étaient à bout de souffle avec 50 000 et 34 000 heures de navigation. Dès que j’ai pu engager l’investissement, je l’ai fait », explique le capitaine. Au-delà de l’usure matérielle, c’est aussi l’arrivée de la nouvelle norme antipollution Stage V en 2022 sur les moteurs marins qui a fini par le convaincre.

 

« C’était d’autant plus pertinent que nous avons pu bénéficier d’aides de l’État pour cette mise aux normes », ajoute-t-il. Et Sandra, sa femme et matelot du Ver-Am, ajoute avec enthousiasme, « cela fait un mois que nous naviguons propre, sans odeurs, ni fumée. Je peux vous dire que c’est bien agréable ! » Sandra, c’est le Ver de Ver-Am ; « Verret et Amand... nous avons pris les premières lettres de nos noms pour rebaptiser le bateau après son acquisition en 2015 », s’accorde le couple dans un sourire complice.

Bateliers de père en fils

Pour permettre l’installation des moteurs Scania, Wulfran Carlier, distributeur installateur Scania, a immobilisé la péniche Ver-Am pendant quatre semaines.

Batelier, c’est une histoire de famille pour Sandra et Joannès Amand qui s’ancre dans les traditions d’un métier atypique. Ainsi, le capitaine explique représenter la troisième génération de marinier ; le grand-père naviguait à bord des premiers bateaux de bois tirés par des chevaux. Et puis, les coques soudées sont arrivées, les moteurs... Le métier a changé ; « même nous, on ne fait plus comme les anciens qui ne vivaient que sur le bateau.

Le week-end, nous retrouvons la terre ferme et notre maison », sourit Joannès Amand.

Capitaine depuis 1990, il explique avoir débuté sur une Freyssinet, un bateau plus modeste avant de pouvoir s’offrir une nouvelle coque : « dans notre jargon, il s’agit d’un bateau dit Campinois qui correspond à son gabarit, 55 m de long et 6,60 m de large. »

Ces péniches ont été spécialement conçues pour naviguer sur les canaux de Campine qui sillonnent le sud des Pays-Bas et de la Belgique. Désormais, c’est en région parisienne que le Ver-Am emporte 650 tonnes en moyenne par rotation de sables et de graviers contre 350 tonnes avec l’ancien bateau. Rattaché à une ligne de fret pour le compte d’un client dont il préfère taire le nom, Joannès Amand charge chaque semaine des agrégats destinés à la construction qui seront, notamment, utilisés par la société du Grand Paris. Défenseur du caractère écologique du fluvial, le capitaine souligne transporter par chargement l’équivalent de 70 camions, un argument qui devrait convaincre les politiques de soutenir la batellerie. « D’autant que la plupart des péniches livrent ici Paris et son pourtour. Nous, on décharge à

Aubervilliers et à Bondy, et avec ces nouveaux moteurs, on pollue encore moins », s’exclame-t-il.

L’un des deux moteurs Scania DC09 de 5 cylindres avec AdBlue installé sur la péniche Ver-Am.

« En effet, la quasi-totalité des particules est filtrée par notre système », relève l’ingénieur Scania France. Pour passer le pas des nouvelles normes, le batelier a préféré renouveler sa confiance à la solution complète de Scania et à Wulfran Carlier. Le distributeur renchérit : « beaucoup de péniches sont équipées en moteurs Scania. Ils sont réputés pour être fiables, économiques et robustes ».

Une première en France

« On se connait depuis qu’il a 17 ans », confie Joannès Amand, un regard amical lancé au distributeur. À l’évidence, les deux hommes se font confiance et la mise en place de la solution Scania s’est faite en toute transparence : « Joannès savait que son bateau serait le premier équipé de la nouvelle motorisation Scania Stage V », relève Wulfran Carlier. Et le batelier d’ajouter : « on s’attendait à des tâtonnements, on a fait remonter à Wulfran nos observations pour qu’il puisse faire les ajustements après un mois de navigation ». Ainsi, ce matin-là, l’installateur Wulfran Carlier et Vincent Bernière ont-ils repris certains points. « Dans une même famille de moteurs, nous pouvons choisir parmi différentes cartographies de puissance suivant le besoin du client. Nous avons notamment augmenté celle du moteur relié à la dynamo puisqu’il alimente aussi le moteur électrique du gouvernail », note Wulfran Carlier. Et Vincent Bernière d’ajouter : « ces essais à la charge maximale du navire nous permettent de valider le bon fonctionnement de l’installation dont la partie dépollution ».

Wulfran Carlier et Vincent Bernière réalisent les derniers réglages sur les moteurs en salle des machines.

Dans la salle des machines repeinte aux couleurs Scania par le capitaine, « pour l’esthétique » précise-t-il, les deux moteurs Scania DC09 de 5 cylindres peuvent maintenant livrer le meilleur d’eux-mêmes, réglés à 240 kW soit 327 ch, et 257kW pour 350 ch. Choisir la bonne puissance est essentiel en fluvial ; « trop de puissance et les moteurs tournent en sous-charge. Ce n’est bon ni pour leur longévité, ni pour les consommations », rappelle l’ingénieur Scania France. À la barre du Ver-Am, Joannès Amand constate la vitalité de sa péniche.

 

Un compagnon de batellerie croisé sur la Seine l’interroge par radio sur ses nouveaux moteurs Scania. Le capitaine partage sa satisfaction, et souligne en aparté leur frugalité : « oui, c’est quand même 100 litres économisés par voyage sur une base de

800 litres, on est autour de 15 % de consommation en moins », confie-t-il.

« Notre système permet de filtrer la quasi-totalité des particules. »

Vincent Bernière

Ingénieur applications moteur Power solutions Scania France

Scania, la solution fluviale complète

Il est évident que cette première en fluvial est venue bouleverser les habitudes, car ces moteurs avec AdBlue arborent une ligne de dépollution sophistiquée « qu’il s’agisse du réservoir AdBlue, des catalyseurs d’oxydation et de réduction ainsi que du filtre à particules », rappelle Vincent Bernière. « Techniquement, ce n’est pas sans difficulté à mettre en place, car il a fallu nous adapter à l’espace de la salle des machines », rappelle Wulfran Carlier.

Les moteurs de Scania sont fiables, économiques et robustes.

Aussi, l’opération a-t-elle nécessité quatre semaines d’immobilisation de la péniche durant lesquelles Joannès Amand était présent. « C’est lui l’utilisateur ! Il m’a guidé pour positionner les éléments en vue de respecter le plus possible ses habitudes de travail », explique l’installateur. Vincent Bernière, côté Scania France, a assuré le support technique pour faire valider le placement des composants et le bon fonctionnement de la partie post-traitement. « Les principaux points de vigilance ont été l’ajout d’une ventilation en salle des machines et l’isolation de la tuyauterie d’échappement afin d’éviter la surchauffe des équipements environnants », argumente l’ingénieur Scania France.

 

Au terme d’une matinée laborieuse et d’une série d’essais en situation, installateur, ingénieur et batelier expriment leur contentement. Le Ver-Am a montré son ardeur. « On a même gagné quelques noeuds. Je suis ravi d’ouvrir la voie à une navigation propre en fluvial », conclut le batelier en route vers Paris, se laissant porter par le rythme du fleuve, et le doux ronronnement des deux moteurs

DC09 Scania.

Solution moteurs Ver-Am

  • Première installation de moteurs Scania en France répondant à la norme Stage V
  • Solution choisie : deux moteurs DC09 5 cylindres issus de l’industrie et marinisés
  • Solution complète Scania : moteur avec système de post-traitement des gaz d’échappement
  • Filtre à particules et traitement actif des NOx

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