Voyager en cars « green »
Filiale du gestionnaire aéroportuaire de l’aéroport de Beauvais (SAGEB), les Transports Paris Beauvais (TPB) / Aérobus exploitent la ligne reliant l’aéroport de Beauvais à Paris Porte Maillot.
Une ligne d’intérêt national emmenée par 48 autocars dont 24 véhicules Scania, Touring et Interlink, roulant au B100. Reportage sur un modèle aéroportuaire où le transport de voyageurs joue le premier rôle.
Devant le Terminal 2 de l’aéroport Paris-Beauvais, la gare routière se remplit lentement. Les touristes en provenance de Riga ont atterri depuis peu et se retrouvent déjà prêt à embarquer en car, direction Paris Porte Maillot. Trois Scania Touring aux couleurs de l’aéroport Paris-Beauvais ont été affrétés à cet effet par la société Transports Paris Beauvais (TPB) / Aérobus.
« Nous sommes un cas unique en Europe où nous portons l’ensemble des activités de l’aéroport, dont le transport de personnes vers Paris », indique Edo Friart, directeur commercial SAGEB. Les cars sont neufs, estampillés aux couleurs d’Aérobus, le nom commercial de TPB, et portent à l’arrière un sticker avec l’inscription, « Je roule avec Oléo 100 ».
Le choix d'un carburant vert
Ce biodiesel 100 % végétal issu de la transformation du colza présente de sérieux arguments environnementaux : il est vert et s’intègre à un modèle d’économie circulaire. Vertueux donc, d’autant qu’il abaisse de 60 % les émissions de CO2 et de 80 % les émissions de particules fines. Le conducteur du Scania Touring, Antonio Braza, n’est pas indifférent à la composante « écologique » de son véhicule : « un jour, un cycliste m’a fait remarquer que le car n’avait pas d’odeur. Ça m’a fait plaisir ! », se souvient-il.
Souriant, il salue les passagers, toujours attentif à leurs demandes. « Nous sommes un aéroport à taille humaine », rétorque fièrement Edo Friart. Dans le modèle prôné par le gestionnaire, le temps est compté, car ici, tout est proche ! Les passagers débarquent, ils récupèrent leurs bagages en 5 minutes, les agents les guident vers le service de cars où ils sont pris en charge. Un trajet d’un peu plus d’une heure pour un service optimal…
Paris-Beauvais, un aéroport "green"
À 80 km de Paris, l’aéroport Paris-Beauvais, situé dans le département de l’Oise, dans l’Agglomération du Beauvaisis et la région Hauts-de-France, est une plateforme dite low cost qui fonctionne sur un système de concession. Ainsi, SAGEB en est l’exploitant gestionnaire depuis 2008, et ce jusqu’en 2023, avec un système d’économie globale qui a fait ses preuves : celui d’un aéroport dynamique, efficace, à taille humaine, qui mise sur les services de proximité. Accueillant 10 compagnies aériennes, desservant 80 destinations dans 30 pays, essentiellement d’Europe et d’Afrique du Nord, l’aéroport Paris-Beauvais n’a pas échappé à la baisse d’activité liée à la pandémie, même si c’est au cours de cette période que l’entreprise a entrepris ses investissements pour engager sa transition énergétique.
« Le transport aérien a été fortement attaqué sur les questions environnementales, souvent de manière injuste. Même si cela fait longtemps que l’industrie a pris ce sujet à bras le corps, nous souhaitons amplifier nos efforts. Partout où cela a été possible, nous avons recherché des solutions comme le renouvellement d’une partie de notre parc de cars en énergie alternative », relève Edo Friart.
Le transporteur s’est rapidement tourné vers la technologie B100 : le moteur traditionnel est simplement adapté au biodiesel, et cette solution alternative facile à mettre en place ne bouleverse pas les manières de faire. « Les arguments de Scania ont été solides : les véhicules B100 étaient au même tarif que les véhicules diesels et surtout, ils étaient en stock », confie Edo Friart.
« Cela faisait longtemps que j’étais en contact avec eux. La proposition que je leur ai faite était pertinente par rapport à leurs attentes et est arrivée à point nommé », complète Franck Prévault, chef de région cars et bus Scania. La stratégie s’est avérée gagnante pour TPB / Aérobus avec l’annonce gouvernementale récente de passer le B100 en Crit’Air 1 ; « elle permettra à terme à TPB / Aérobus d’envisager l’avenir sereinement, et notamment les échéances parisiennes de zone à faibles émissions », ajoute-t-il. Avec une autonomie équivalente au gazole, le choix de cette énergie alternative a permis au transporteur de conserver ses habitudes d’exploitation. « En collaboration avec le fournisseur d’Oléo 100, une cuve de B100 a été installée sur le dépôt de Saint-Denis qui accueille les cars chaque soir », explique Edo Friart.
« Un véritable partenariat s’est mis en place en interne pour offrir au client un coût mensuel globalisé du financement des véhicules, assurances et entretien inclus. »
Laurence Eluère
Directrice commerciale et du développement Scania Finance
Tester un nouveau fournisseur
Alors que le Scania Touring de 55 places affiche complet, son conducteur referme les soutes électriques ; « quel confort pour nous », s’exclame Antonio Braza tandis qu’il se prépare au départ. Quand on l’interroge sur les points forts des Scania Touring de 360 ch, il répond poste de conduite, boîte automatisée, systèmes de sécurité : « on sent que tout a été pensé pour le confort du conducteur », sourit-il.
Avec 20 Scania Touring neufs, 4 Scania Interlink d’occasion, sur un parc qui compte 48 cars, TPB / Aérobus a fait le choix du constructeur suédois pour renouveler la moitié de sa flotte. « Notre parc était vieillissant. Nous avons profité des opportunités offertes par la crise du Covid pour engager ces investissements matériels », explique Edo Friart.
En outre, la ligne Paris-Beauvais reconnue d’intérêt national est soumise à l’obligation de continuité ; elle engage aussi l’exploitant sur de nombreuses exigences. « Nous ne pouvions mettre en péril l’entreprise par un choix de matériel inadapté. C’est vrai que nous ne connaissions pas Scania, mais la réputation du constructeur et sa démarche intégrée qui associait maintenance et financement nous a convaincus avec un point d’entrée, un interlocuteur unique, Franck Prévault », reprend le directeur commercial qui précise : « en déléguant la maintenance à Scania sur une technologie que nous ne maîtrisons pas, notre atelier intégré peut se consacrer à nos véhicules plus anciens. Quant à la solution de financement de Scania Finance, elle nous permet de conserver de la souplesse face aux incertitudes de la fin de délégation de service public prévue en 2023. »
Une stratégie durable
Alors que les trois cars Touring Scania sont en chemin, Porte Maillot, d’autres navettes se préparent à rallier l’aéroport. Les départs de Paris sont programmés 3 heures avant les décollages. Finalement, les diagrammes horaires des vols des compagnies aériennes cadencent les plannings conducteurs avec une première estimation à 6 mois, puis 1 mois et une finale à 2 jours.
Pour les conducteurs de l’entreprise, chaque jour est différent. Pour TPB / Aérobus, la difficulté de l’exercice porte sur l’anticipation du nombre de voyageurs et de cars à affréter selon les destinations. « Plus le taux de remplissage est fin, mieux nous gagnons notre vie », sourit Edo Friart, préférant rester discret sur les chiffres. Confiant dans l’avenir et la reprise d’activité après les deux années de crise, l’exploitant aéroportuaire conclut : « nous avons la chance de travailler avec des compagnies dynamiques qui ont eu la capacité de remettre rapidement les passagers dans les avions. Nous devrions, cette année, avoisiner les 4,3 millions de voyageurs approchant le record de 2015 ! L’aéroport Paris-Beauvais est aujourd’hui un des aéroports à la plus forte reprise. »
Chiffres-clés
Transports Paris Beauvais / Aérobus
- 48 cars, dont 20 Scania Touring et 4 Interlink B100
- 67 salariés, dont 60 conducteurs
- 1,6 million de voyageurs/an
- 60 à 80 allers/retours par jour soit 30 000 trajets à l’année
Une offre complète et sur mesure
Les Transports Paris Beauvais / Aérobus ont opté pour des véhicules B100, désormais entrés dans la catégorie Crit’Air 1.
« Pour cela, les moteurs devront recevoir un capteur qui garantit
son irréversibilité vers le gazole B7 traditionnel. Les moteurs sont des blocs 5 cylindres de 360 ch. », explique Franck Prévault, chef de région cars et bus Scania. En plus de la livraison de ces véhicules, l’entreprise leur a proposé des solutions clés en main de maintenance et de financement.
« Le contrat de maintenance permet de les exonérer des formations de leur personnel atelier et de l’achat outillage. Cela apporte souplesse et disponibilité. Nous avons aussi su nous adapter en déléguant certaines obligations réglementaires qu’ils savent faire comme les MIN. Ces aménagements ont permis d’abaisser le coût des contrats. Gagnant des deux côtés ! » conclut, le chef de région cars et bus.
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